Cordes et sens de l’humour

Le quatuor Léonis transporte le riche héritage du quatuor à cordes dans le monde du théâtre et du spectacle ludique. Ces virtuoses de la musique de chambre ne se prennent pas au sérieux !

Dans une mise en scène de Jos Houben, humoriste et homme de scène déjà venu à Épernay avec « L’art du rire », le quatuor Léonis nous entraîne à travers une « petite présentation » chimérique et burlesque jalonnée de digressions dans lesquelles s’expriment tour à tour rêves et angoisses de chacun de ses membres. Issus de conservatoires et bardés de prix, déjà venus au Salmanazar en formation de musique classique, les musiciens ont choisi de s’exprimer de façon ludique. « C’est un spectacle de bonne humeur » lance Christian Dufour, directeur du Salmanazar. « Ils vont revisiter les grands classiques, Mozart, Beethoven et quelques autres, imaginer un récital sous forme de concert impromptu qui dérape ». Les mélomanes ne seront pas déçus, le quatuor Léonis est « musicalement respectueux des partitions, mais sa prestation ressemble à un patchwork musical » assure Christian Dufour. Au spectateur de retracer quels sont les extraits mis bout à bout.
Tendres et virtuoses

Le spectacle est original musicalement et visuel ! L’amusement prime. « La musique classique est ici un prétexte, les musiciens rient d’eux-mêmes, ont une distanciation par rapport à l’image que chacun a des musiciens de musique classique. » Vraiment un spectacle tout public, les mélomanes seront ravis, les familles aussi, c’est l’occasion de faire découvrir la musique classique aux enfants de la meilleure façon. Situations absurdes, rencontres avec des figures illustres de la musique : Beethoven le père génial et autoritaire, Schubert l’oncle sympathique et discret.. Exploration des grands sentiments humains qui ont comme source commune la peur : peur de la chute, de la solitude, de perdre la face, de manquer, de passer à côté. Tous ces thèmes « Chapliniens » nous interrogent. Au-delà du rire, que faire de nos émotions quand elles nous envahissent, nous dérangent, nous font faire le contraire de ce que l’on voudrait ou devrait. Quelle forme leur donner pour qu’elles puissent incarner cette force qui nous construit et nous anime ?
– Quatuor Léonis mercredi 31 mai à 20 h au Salmanazar.