Vignerons Indépendants

Vendanges 2023, hébergement des vendangeurs, droits de succession, VITeff, la présidente des Vignerons Indépendants Christine Sevillano fait un tour d’horizon sur les sujets débattus chez les récoltants manipulants, « papes » du circuit court.

À la tête de la fédération des Vignerons Indépendants de Champagne depuis mai 2022, après en avoir été vice-présidente, Christine Sévillano est la première femme à ce poste en Champagne ! Issue d’une lignée de 10 générations de vignerons depuis 1700, elle est revenue sur l’exploitation familiale de Vincelles il y a 15 ans, alors qu’elle était journaliste après des études à l’IUT de Tours et à Sciences-Po. « Ça me manquait de ne pas être mon propre patron » explique la présidente des Vignerons Indépendants. « Nous avons 402 adhérents en Champagne, 7 000 au plan national ». Un chiffre qui devrait s’étoffer grâce aux contacts établis au VITeff et où, pour la première fois la fédération a pris un stand. 21 partenaires indépendants exposaient leurs produits. « Nous avons signé le renouvellement de notre partenariat avec la Chambre d’Agriculture. » Faisant office de CE, la Fédération a négocié des séjours à Nigloland, Disneyland, pour les salariés des manipulants. Elle proposait aussi les services d’une collaboratrice graphiste pour les photos de bouteilles détourées pour les plaquettes, à prix compétitifs.

Des vendanges « compliquées »
Paperasse administrative, droits de succession qui démantèlent les exploitations, hébergement des vendangeurs qui amène à avoir recours à des prestataires moins scrupuleux comme cela a été le cas cette année… La Fédération est là pour écouter les doléances, informer, améliorer. « Il faut rouvrir les vendangeoirs, assouplir les textes en profondeur » assure la présidente. Les vendanges 2023 n’ont pas été faciles. « Ça faisait longtemps ! Mais je suis confiante sur ce qu’on va sortir, à partir du moment où on trie. » La plupart des vignerons ont vendangé par temps magnifique des vignes très chargées. « Nous avons chaptalisé, nous ne le faisons pas d’habitude, on aura de beaux jus avec de l’acidité. » Face aux décès qui ont endeuillé la récolte, Christine Sévillano se remémore les crises cardiaques qui ont touché les patrons il y a quelques années. « On s’est formé au SST, diplôme de sauveteur secouriste au travail. Nous n’avons pas encore eu de réunion après-vendange, mais en tout cas chez moi, ce sera une obligation pour mes salariés, d’être en capacité de remarquer, de faire les bons gestes et les premiers soins. »