Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir « monter leur boîte ». Avec ces nouveaux entrepreneurs, c’est tout un écosystème qui se développe et s’adapte pour penser le travail autrement.
Liberté, autonomie, quête de sens : voici quelques-unes des raisons qui poussent aujourd’hui un grand nombre de personnes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Jeunes diplômés, salariés en reconversion, cette voie professionnelle séduit à n’importe quel moment de notre parcours.
Les derniers chiffres parus reflètent cette tendance : le deuxième trimestre 2023 a connu une progression de 0,2 % du nombre total d’entreprises créées par rapport à la même période en 2022. Une hausse portée par une forte augmentation des micro-entrepreneurs (5,3 %). Les créations de sociétés et d’entreprises individuelles traditionnelles sont, quant à elles, en baisse. L’année 2022 avait été une année record, avec un pic historique : 1 071 900 entreprises créées, dont 61 % d’autoentrepreneurs.

Du rêve à la réalité
Pour beaucoup, créer et vivre de sa propre activité représente un accomplissement, mais surtout une libération des carcans imposés par les cadres traditionnels. Liberté des horaires, du rythme de travail, choix des partenaires, clients, prestataires, mais aussi meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle : la réalité est bien souvent loin de répondre à toutes ces ambitions.
Et pourtant, de nombreux entrepreneurs semblent avoir trouvé La formule qui permettrait de travailler moins pour gagner plus. Livres, podcasts, formations et séminaires : ils ou elles promettent de partager les secrets d’une entreprise très prospère grâce à un minimum d’effort. Difficile à imaginer pour ceux qui triment depuis plusieurs années pour faire tourner leur société, cette nouvelle tendance intimement liée au développement du digital ne cesse de faire des adeptes.

Des podcasts pour les entrepreneurs
De nombreux podcasts s’adressent aux entrepreneurs ou aux futurs entrepreneurs. L’occasion de mettre en avant des parcours inspirants. C’est par exemple le cas de « podcast de Pauline Laigneau » (anciennement Le Gratin) ou de « Génération Do it Yourself ». Il existe aussi depuis le début de cette année une version 100 % champenoise : Nectar. Son objectif ? Faire découvrir à ses auditeurs le profil d’entrepreneurs du territoire, de tous les secteurs et de tous les statuts.
Quels entrepreneurs ?
Ce terme, assez général, englobe finalement différentes notions. Il comprend les chefs d’entreprise, ceux qui ont créé une société à partir de rien (création ex nihilo) ou ceux qui ont repris une activité existante. L’autoentrepreneur renvoie à un régime spécial. Il s’applique aux personnes physiques qui fondent une entreprise individuelle pour exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale. Il est aujourd’hui le plus fréquemment utilisé. Pourquoi tant de succès ? La facilité, la rapidité et la gratuité des démarches de création, l’exonération de TVA, la simplification de la comptabilité sont les avantages les plus rapportés. Du côté des inconvénients, les intéressés citent les plafonds de chiffre d’affaires à respecter, l’impossibilité de déduire ses charges et, surtout, une couverture santé moins protectrice et un régime de retraite opaque et complexe. Dans le contexte économique tendu, ce statut apparait comme précaire pour certaines activités, avec des revenus qui ne permettent pas aux autoentrepreneurs de vivre décemment.

Choisir le statut à la création de son entreprise est une question cruciale qui requiert l’accompagnement de professionnels. Si l’achat ou la location d’un local est nécessaire, si des investissements conséquents sont prévus et si l’embauche de personnel est envisagée, ce statut n’est clairement pas adapté.
Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?

Ce néologisme désigne la mise en place d’une démarche d’entrepreneuriat au sein même d’une entreprise. Les salariés qui le souhaitent vont ainsi pouvoir développer en interne des projets économiques innovants en toute autonomie. On va alors faire appel à des qualités et des compétences propres aux entrepreneurs : prise d’initiatives, sens de l’innovation, gestion de projet, de budget, etc. De grands groupes utilisent depuis longtemps ce modèle et parmi les exemples les plus connus d’innovations provenant d’intrapreneurs, on compte notamment l’apparition du bouton « J’aime » de Facebook, la découverte de la colle employée pour les Post-its ou encore Gmail. Une fois le projet monté, plusieurs solutions s’offrent à l’entreprise : intégrer le projet intrapreneurial aux activités, créer une nouvelle filiale ou ce que l’on appelle une spin-off avec plus ou moins de contrôle de l’entreprise d’origine (de la majorité du capital de la spin-off à aucun lien). On peut citer notamment en exemple la société « Les 2 vaches », filiale du Groupe Danone. L’intérêt pour les grands groupes ? Lutter contre le départ des cadres vers l’entrepreneuriat, mais aussi développer chez les salariés certaines qualités comme l’autonomie ou la prise d’initiative. Certaines n’hésitent plus à proposer des dispositifs favorisant l’intrapreneuriat, via des accompagnements et des coachings.
Facile d’entreprendre ?

D’après certains sites, livres et experts souvent autoproclamés, entreprendre et surtout réussir serait à la portée de tous, pour peu que l’on applique les bonnes recettes. Des formations promettent de multiplier par 10 le chiffre d’affaires, des séminaires doivent permettre de gagner plus en travaillant moins ; le nombre de mentors croît, notamment sur les réseaux sociaux professionnels tels que Linkedin.
Loin de toutes ces promesses virtuelles, de nombreux dispositifs ont vu le jour ces dernières années pour permettre à toujours plus de personnes d’entreprendre. Acteurs institutionnels, comme les Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres des Métiers et de l’Artisanat, associations, mais aussi initiatives privées : le soutien aux futurs entrepreneurs est hétérogène et mené par différentes entités. Il va alors être possible de suivre des formations dédiées à la création d’entreprise, afin notamment d’en appréhender toutes les composantes.
Soutenir les entrepreneurs
Parce qu’au-delà du cœur d’activité, le chef d’entreprise tient également le rôle de gestionnaire administratif, comptable, responsable des ressources humaines, commercial, communiquant, etc. De nombreuses tâches qu’il est parfois compliqué de déléguer, surtout lorsque l’on débute. Se former est donc incontournable pour éviter des erreurs impactant la réussite de son entreprise.

En dehors des formations, du coaching et du mentorat sont accessibles. Il va s’agir de profiter du vécu de chefs d’entreprise ayant déjà une expérience ; cela permet d’éviter certaines erreurs et de bénéficier de conseils judicieux. Des aides financières sont également disponibles. Proposées par différents organismes, à certaines conditions, elles accompagnent, en général, l’investissement dans du matériel. Il est aussi possible de participer à différents concours pour décrocher un soutien financier ou de compétence.
Beaucoup de dispositifs existent, mais il faut savoir où trouver les bonnes informations. Plusieurs acteurs, comme les collectivités ou les chambres consulaires, tentent de regrouper l’ensemble des opportunités intéressantes pour les entrepreneurs en un seul et même point, afin de leur faciliter la tâche.
Reims Buisness insuffle la dynamique
Pour aider les entrepreneurs locaux et attirer de nouveaux acteurs, les villes déploient ou soutiennent différents dispositifs. C’est le cas, par exemple, de Reims Business, lancée dans la continuité de la marque Reims Légend’R et de Reims Tourisme, Reims Campus et Reims Commerce. Plusieurs missions sont confiées à Reims Business : accompagner les entreprises du Grand Reims et en attirer de nouvelles. Sur le premier sujet, des actions sont menées pour soutenir les entrepreneurs et les start-ups, accompagner financièrement les entreprises et répondre à leurs besoins. Reims Business est ainsi le point d’entrée des services proposés sur le territoire. Sur l’attractivité, l’objectif est de faciliter l’installation des entreprises en aménageant et en commercialisant des zones d’activités, et en proposant des solutions foncières et immobilières ; des démarches de prospection au niveau national et international sont également prévues. Cette nouvelle organisation, installée début janvier 2022, a permis de concrétiser l’implantation de près de 25 entreprises. Une dizaine de projets sont bien engagés, ce qui représente 1 500 emplois à créer d’ici à 3 ans. Près de 500 entreprises se sont manifestées pour évoquer leurs projets, leurs besoins, pour répondre à leurs problématiques du quotidien.
Des structures dédiées
Pour chaque territoire, des structures œuvrent pour simplifier l’implantation des entreprises et favoriser la pérennité des activités. Sur le Grand Reims, les personnes intéressées peuvent se connecter sur le portail Reims Business, à Châlons-en-Champagne, on compte sur le Créa-Lab, un programme d’accompagnement à destination des nouvelles entreprises mis en place dans le cadre du Pôle de coopération pour Entreprendre, porté par la Région Grand Est et qui rassemble huit membres dont la CCI, la CMA, l’ADIE, Châlons Agglo, etc.

Incubateur, pitch, licorne et business angel
Les mots de l’entrepreneuriat, souvent issus de la langue anglaise, peuvent en dérouter plus d’un. Pourtant, lorsque l’on se lance, il faut maitriser un minimum de vocabulaire et comprendre ce type de phrases : « Est-ce que ton pitch à base de storytelling est prêt pour le prochain networking ? ». Si les termes « Monter son activité en mode Bootstrap » ou « J’ai fait mon premier tour de table » ne vous parlent pas, pas de panique, de nombreux lexiques existent aujourd’hui pour se familiariser avec ce vocabulaire.

Lancement du concours Trophée du Mess des Entrepreneurs 2023
Pour la deuxième année, Chalons Agglo a confié au réseau Initiative Marne Châlons-en-Champagne l’organisation du concours Trophées du Mess des Entrepreneurs, animé par CRÉA Châlons, réseau des acteurs de la création d’entreprise. Il a été créé pour valoriser les forces vives de l’Agglomération, aider les créateurs, repreneurs ou microentreprises les plus dynamiques à concrétiser leur projet et à développer leur activité. Ce Trophée a pour objectif de promouvoir les entreprises en cours de création ou créées depuis moins de 5 ans, qui se sont distinguées par leur dynamisme sur le secteur de l’Agglomération de Châlons-en-Champagne dans cinq domaines : artisanat et industrie, commerce, service aux entreprises ou à la personne, entreprise en cours de création et entrepreneuriat au féminin (tous domaines confondus). Les lauréats recevront chacun un prix de 1 500 €. Vous avez jusqu’au vendredi 24 novembre pour candidater. La sélection des lauréats se fera sur dossier et après passage devant un jury, composé de partenaires de la création d’entreprise et d’entreprises locales.
Tout un écosystème spécifique
L’isolement est l’un des premiers inconvénients de l’entrepreneuriat, surtout lorsque l’on se lance seul. Faire partie d’un incubateur, d’une coopérative (CAE), de réseaux professionnels permet de rompre ce sentiment de solitude, mais, au quotidien, la façon la plus simple de retrouver une vraie « vie de bureau » est de rejoindre un espace de coworking. Véritables ovnis il y a une dizaine d’années, ils font aujourd’hui partie intégrante de la dynamique d’une ville. De nombreuses propositions apparaissent régulièrement, portées par des associations ou des acteurs privés.
Qu’est-ce que le coworking ? Un endroit où vous pouvez vous poser pour travailler quand vous le souhaitez, sans forcément d’engagement. Vous disposez en général au minimum d’un bureau et d’un accès wifi. D’autres services peuvent être ajoutés : salle de réunion, cabine téléphonique, cuisine, etc. En fonction des offres, il est possible de s’y rendre pour quelques heures, pour une demi ou une journée, d’opter pour un abonnement mensuel avec accès illimité.

L’intérêt ? Sortir de chez soi, bénéficier d’un vrai espace de travail permettant de mieux scinder vie pro et vie perso. Ces espaces accueillent les freelances, mais aussi, depuis quelques années, un nouveau public : les salariés en télétravail qui n’ont pas envie de faire de leur domicile une annexe de leur bureau.
Des structures dédiées aux start-ups
Parce qu’elles ont un fonctionnement particulier, les start-ups nécessitent aussi un type d’accompagnement adapté. Plusieurs structures hébergent les start-ups sur notre territoire, comme Innovact ou le Village by CA Reims Bezannes. Ce dernier propose différents espaces en phase avec les activités des entreprises accueillies.

Pep’s in Champagne : 4 en 1
Pep’s in Champagne rassemble une pépinière, un hôtel d’entreprises, des bureaux partagés et un espace de coworking. En plein cœur de la ville, ce sont 700 m² entièrement dédiés à l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. Les porteurs de projets peuvent également bénéficier d’un accompagnement personnalisé, d’un réseau d’experts et de chefs d’entreprise ainsi que de nombreux service. Porté par Épernay Agglo Champagne, le dispositif doit donner les moyens de renforcer le dynamisme économique local et mettre à disposition des créateurs d’entreprise un outil clé en main offrant un maximum de possibilités.
Retrouver une vie de bureau
Fréquenter régulièrement un espace de coworking, c’est aussi retrouver une vie de bureau choisie. Car le grand plus de ces lieux, c’est la convivialité et les échanges avec les autres coworkeurs. L’ambiance y est, en général, chaleureuse, détendue, mais studieuse. On discute avec les personnes présentes et on profite de la dynamique entrepreneuriale. Au minimum, on rencontre des « collègues de boulot », mais on peut également créer de vrais partenariats professionnels et monter des projets avec nos voisins de bureau.

Portés par des associations ou par des acteurs privés, ces espaces sont de plus en plus nombreux sur notre territoire. On va trouver, par exemple, Pep’s in Champagne ou Zam coworking à Épernay et Aÿ-Champagne, La Compagnie à Châlons-en-Champagne. Pour le Grand Reims, ce sont près de 20 lieux qui sont proposés. Principalement situés en ville, certains s’implantent également dans des zones plus rurales, comme le Clic’Zen à Jonchery-sur-Vesle. À quelques kilomètres de Reims, accessible facilement, il offre de très belles prestations. Différents espaces bureaux et des salles de réunion modulables, équipés avec du matériel dernier cri, permettent de travailler dans les meilleures conditions. Au centre, des canapés, qui rappellent ceux du Central Perk dans la série Friends, illustrent parfaitement l’ambiance chaleureuse du lieu : le Clic’Zen est un endroit où l’on vient autant pour travailler que pour échanger.


« Nous avons imaginé le Clic’Zen comme un lieu très convivial, simple, sans prise de tête. Il est facile d’accès, on peut s’y garer ou venir en train. Nous accueillons des indépendants, des personnes qui n’envisagent pas d’être en télétravail à leur domicile ou encore des salariés pour des séances de travail en dehors de leur entreprise. Nous voulons faire venir les Rémois, mais aussi les habitants de notre commune et des alentours. Nous faisons partie des ambassadeurs de Reims Legend’R et il est important pour nous de rappeler que le Grand Reims, ce n’est pas que Reims. Nous souhaitons dynamiser notre territoire, permettre aux gens de se rencontrer. Tous les mois, nous organisons les rendez-vous du Clic’Zen, avec une thématique, des intervenants et nous déjeunons tous sur place, autour de la grande table. Le partage, c’est que qui nous motive. »
Savoir réseauter
Se construire un bon réseau professionnel offre de solides avantages. Il permet de faire connaître son entreprise, bien entendu, de promouvoir ses produits et services ; et grâce aux personnes rencontrées, vous créez des partenariats, faites connaissance avec des prestataires, vous progressez en tant que chef d’entreprise.

Mais pour bénéficier au maximum de l’apport de ces réseaux sans s’y perdre totalement, il est nécessaire de bâtir une véritable stratégie. Face au grand nombre de propositions, il est effectivement facile de se laisser emporter et de vouloir s’inscrire dans trop de réseaux. Résultat ? On passe la majorité de son temps en « business meeting » pour un retour sur investissement parfois faible. La démarche la plus pragmatique ? Définir ses objectifs (prospection, rompre l’isolement, accompagnement, etc.), identifier les réseaux et assister à une ou deux réunions afin de tester l’ambiance et l’efficacité. Le bon réflexe : se rendre aux évènements qui permettent de rencontrer les représentants et les membres de ces réseaux comme la Journée des réseaux ou la Jelly Week.
On va ainsi trouver des structures plutôt dédiées à la recommandation, comme la référence BNI, quand d’autres s’orienteront davantage vers l’accompagnement du dirigeant, tel que le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants).
Se rencontrer
Les espaces de coworking sont aussi très efficaces dans l’organisation d’évènements réunissant les entrepreneurs. Formation, colunch (des déjeuners partagés autour d’une thématique, d’un témoignage), business meeting, petit déjeuner juste pour mieux se connaître : ils sont des acteurs très actifs de la dynamique économique du territoire.
Des réseaux au féminin
Pourquoi des réseaux professionnels s’adressant exclusivement à des femmes ? Afin de répondre aux problématiques qui leur sont propres et leur permettre de dépasser les freins à la création d’entreprise. Les femmes peuvent ainsi se heurter à des préjugés persistants et devoir s’affirmer davantage que leurs homologues masculins. Et pourtant, 66 % de celles qui ont créé une entreprise sont toujours en activité trois ans après la création, un chiffre comparable à celui des hommes. Se réunir au sein de réseaux, d’associations, leur permet de bénéficier d’un accompagnement et surtout d’une sororité naturelle entre les membres.

30 % des entrepreneurs sont des femmes
Ces réseaux se multiplient ces dernières années. On trouve, par exemple, des déclinaisons de dispositifs nationaux, comme Femmes Chefs d’entreprise ou Mampreneures. L’antenne rémoise a vu le jour il y a quelques mois et a déjà organisé plusieurs rendez-vous autour de thématiques telles que la prévoyance ou encore les réseaux sociaux. Il a pour particularité de regrouper des femmes cheffes d’entreprise ou porteurs de projet et mamans. Il compte à ce jour plus de vingt antennes dans toute la France.
En parallèle de ces réseaux nationaux, certains projets naissent directement sur notre territoire comme le Biz’Elles Club ou l’association Créez comme Elles, créée en 2007 à Troyes et qui dispose d’une présence régionale avec des antennes à Reims, Sens, Saint-Dizier et Chaumont.
Créez comme Elles, pour les femmes qui entreprennent
Association créée à Troyes, Créez comme Elles accueille plusieurs dizaines de membres dans son antenne de Reims avec un mot d’ordre : la sororité. L’objectif est ici de rompre la solitude et de retrouver des collègues, voire des copines de boulot. Des rencontres sont organisées tous les mois, avec des intervenants sur différentes thématiques professionnelles ou plus personnelles : gestion du temps, prise de parole en public, droits et obligations du chef d’entreprise, etc. Ce qui séduit les membres de ce réseau ? La convivialité, la qualité des interventions et la dimension associative qui confère cet état d’esprit si particulier. Certaines sont présentes depuis de nombreuses années, depuis la création, d’autres la découvrent seulement, avec toujours comme point commun l’envie de se serrer les coudes pour mieux entreprendre.
Réseautage et mentorat
Si le réseautage est important, certains chefs d’entreprise vont plus loin et proposent de faire profiter de leur expérience à des novices Le mentor va ainsi donner ses conseils, partager son expertise, et être parfois un véritable soutien moral. Il peut également présenter la personne à son propre réseau. Très bénéfique pour le porteur de projet, ce type d’actions apporte aussi beaucoup à celui ou celle qui accompagne, même si cela nécessite un certain investissement.

Étudiants, tous entrepreneurs ?
Selon une étude de l’Adie (association qui finance, conseille et accompagne les entrepreneurs dans la création et le développement de leur activité) parue en janvier 2023, 73 % des jeunes de moins de 25 ans envisageaient de créer leur propre entreprise à un moment de leur vie. 56 % pensaient même le faire dans les 5 ans à venir. Des chiffres qui reflètent bien les aspirations des nouvelles générations par rapport au travail : besoin d’indépendance, d’autonomie, gestion libre de son temps, etc.
Cependant, ils ne représentent toujours qu’une minorité des entrepreneurs en France (14 % – source Insee 2021). Parce qu’entreprendre n’est pas simple et peut effrayer de nombreux candidats à la création d’entreprise. Il faut avoir un projet solide, des compétences dans le domaine et bénéficier des ressources nécessaires pour se lancer. Ils sont ainsi plus de la moitié à renoncer à cause d’un soutien financier insuffisant. Leurs craintes sont aussi liées à la complexité des démarches administratives et à un manque de confiance en soi.

Autre raison : les jeunes sont peu nombreux à avoir été sensibilisés à l’entrepreneuriat durant leur cursus. Impossible alors de donner l’envie d’entreprendre et de lever les appréhensions autour de la création d’entreprise.
Sensibiliser les plus jeunes
Comment faire de l’entrepreneuriat une véritable option de carrière pour les jeunes ? C’est l’une des problématiques actuelles, car s’ils sont de plus en plus nombreux à se lancer dans cette aventure, beaucoup le font en complément d’une activité salariée ou imaginent cette voie après avoir eu une expérience en entreprise. Pour sensibiliser les étudiants à la création d’entreprise, plusieurs actions sont déjà proposées par différents organismes comme l’Adie ou certaines associations dédiées à l’entrepreneuriat. Des rencontres, des ateliers, des formations… tout ceci permet de mieux faire connaître cet écosystème. Il existe également des dispositifs d’accompagnement, des aides et des solutions de financement réservées à ce public en particulier. Le mentorat est là encore une alternative très intéressante pour être épaulé dans son projet de création.

La Leçon, le podcast sur l’art d’échouer
La peur de l’échec empêche certains de se lancer dans la création d’entreprise. Pour apprivoiser cette crainte, écoutez le podcast de Paulette Grisoni. Elle propose des discussions avec des personnalités (musiciens, acteurs, chefs étoilés, CEO, humoristes) qui cartonnent à propos d’un échec… et de la leçon qu’elles en ont tirée. La journaliste dédie donc son podcast à l’échec et à ce qu’il enseigne. Près de 200 épisodes sont disponibles sur les différentes plateformes ; on y retrouve notamment Yaël Naim, Jérémy Frérot, Manu Payet, Hapsatou Sy, Marie Papillon, Mathias Malzieu (Dionysos), et bien d’autres.
Quels investissements pour se lancer ?
Si certains entrepreneurs n’ont besoin que d’un ordinateur et d’une connexion Internet fiable, d’autres en revanche doivent prévoir plusieurs types d’investissements. Les locaux, tout d’abord, doivent être adaptés à l’activité et à la taille de l’équipe. Le matériel informatique, les logiciels spécialisés, les licences d’exploitation, les solutions pour protéger son réseau… tout ceci doit aussi être bien réfléchi en amont. Il en est de même pour les moyens de communication mis à disposition des salariés : quel opérateur, quelle installation de téléphonie privilégier ? Enfin, la question de la flotte automobile est aujourd’hui cruciale au regard du coût du carburant et de l’impact écologique. La réflexion se portera alors sur l’opportunité de choisir des véhicules thermiques ou électriques.
Le Village by CA Reims Bezannes a fêté ses 5 ans
L’incubateur, fondé en février 2018 par le Crédit Agricole et six partenaires, a fêté, début octobre, ses 5 ans. Depuis sa création, il a accueilli 50 start-ups, dont 15 sont toujours accompagnées. Pour rejoindre le Village by CA, le projet est soumis à l’acceptation du réseau de l’association Nord Est Start Up selon 5 critères : l’innovation, le potentiel de croissance, l’équipe et ses compétences, la maturité, la viabilité et l’adhérence à l’écosystème. À la clé, une offre d’accompagnement et d’hébergement pour permettre aux entrepreneurs de travailler dans un cadre propice à l’émergence des projets et à la connectivité avec les filières d’excellence du territoire.
Entreprendre autrement
Il existe aujourd’hui une multitude de façons d’entreprendre. En fonction des activités, du projet, de la disponibilité, des solutions différentes apparaissent pour répondre à chaque problématique. L’entrepreneur peut juste souhaiter s’assurer un complément de revenu, en marge de son emploi salarié : le statut d’autoentrepreneur ou le portage salarial peut alors être un choix judicieux. Pouvoir tester une activité, un produit, avant de créer une structure, est aussi possible, notamment en rejoignant une Coopérative d’Activités et d’Emplois ou une couveuse.

Cette dernière s’adresse à tous les porteurs de projet, sauf les salariés travaillant à temps plein. Elle est le cadre idéal pour une expérimentation grandeur nature, avec un minimum de risques. Ce statut permet en effet de conserver revenus et couvertures sociales. Autre avantage : elle offre un véritable dispositif d’accompagnement aux futurs entrepreneurs. Grâce à ce suivi personnalisé, aux conseils prodigués et aux formations proposées, vous développez de nouvelles compétences, capacités et vous serez en mesure de mettre en place stratégie commerciale et plan de communication pour être, à terme, autonome dans le pilotage de votre entreprise. Les couveuses sont également de formidables lieux d’échange et permettent de se constituer rapidement un réseau professionnel performant.
Entreprendre dans l’ESS grâce aux CAE
Le concept de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Entreprendre au sein d’une CAE, soit Coopérative d’Activités et d’Emplois, c’est choisir la création d’entreprise dans un environnement porteur de sens et de valeurs.

Comme pour les couveuses, l’accompagnement personnalisé est au cœur du dispositif. Elles proposent effectivement en général d’être en lien avec un référent et également de suivre un programme de formations pour acquérir les compétences d’un chef d’entreprise. Gestion du temps, gestion de projet, définition de sa stratégie commerciale, de son plan de communication, etc. : de nombreuses thématiques essentielles au porteur de projet.
La CAE, bien plus qu’un statut
L’avantage non négligeable de la CAE est qu’il permet de bénéficier du statut d’entrepreneur salarié. Il est alors possible de percevoir un salaire fixé en fonction des revenus de votre entreprise, mais aussi de bénéficier d’une couverture sociale, de congés payés, d’indemnisation en cas de chômage…bref, de tous les avantages d’un statut salarié.

Quand on présente les Coopératives d’Activités et d’Emplois, on insiste sur les avantages d’un statut sécurisant et sur l’accompagnement. Mais lorsque l’on écoute les membres des CAE, entreprendre au sein d’une telle structure, c’est bien plus que ça. Sur notre territoire, deux coopératives de ce type sont présentes. Synercoop, tout d’abord, la plus ancienne. Basée à Revigny-sur-Ornain, elle accueille des porteurs de projets et des entrepreneurs de différents départements, dont la Marne, l’Aube, la Meuse, etc., exerçant dans des secteurs très variés. On y trouve des maîtres-composteurs, des consultants en transition écologique, un relieur-doreur, de nombreux coachs et formateurs dans différents domaines et même… une créatrice de mots magiques. En étant membre de Synercoop, on apprend à entreprendre, mais également à coopérer et à voir le monde de l’entrepreneuriat (et pas seulement) différemment.
Set Up dynamise le territoire
La seconde Coopérative d’Activités et d’Emplois est présente sur la Marne et les Ardennes. Set Up a été créée en 2017. Elle accueille elle aussi des profils très variés, heureux de se retrouver autour des valeurs défendues par la coopérative. Très impliquée dans l’écosystème économique, Set Up dynamise le territoire grâce à de nombreuses initiatives entrepreneuriales.
Entreprendre au sein d’une coopérative, c’est se donner la chance de participer à une aventure collective unique et d’aligner valeurs et réussite entrepreneuriale. Et pour en savoir plus, ces coopératives organisent régulièrement des temps d’échange pour présenter ce dispositif et ses avantages. Pour rencontrer les équipes et mieux comprendre le fonctionnement de ces CAE, n’hésitez pas à vous y rendre.
Des simulateurs pour mener sa réflexion
Le site de l’Urssaf propose différents outils dédiés aux entrepreneurs et porteurs de projet. Des simulateurs sont par exemple présentés afin de nourrir sa réflexion quant au choix crucial du statut à adopter. Il est aussi possible d’évaluer le coût total d’une embauche et d’explorer les différentes options de rémunérations, de calculer le revenu net après impôt et cotisations à partir du chiffre d’affaires ou encore d’estimer les cotisations sociales sur les droits d’auteurs. Et pour mettre toutes les chances de son côté, on rencontre des professionnels comme des conseillers juridiques, des experts-comptables et des spécialistes de la création d’entreprise.

Les partenaires des chefs d’entreprise
On connaît tous cet adage : « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin ». Un entrepreneur a besoin d’être entouré pour éviter l’isolement, mais aussi pour bénéficier des expertises de ses partenaires. Un chef d’entreprise doit tenir plusieurs rôles, allant du DRH au community manager, en passant par commercial et comptable. Savoir s’entourer, que ce soit d’une équipe en salariat ou de prestataires ponctuels, est primordial. Experts-comptables, conseillers juridiques, agences de communication, développeurs…, ils sont autant d’alliés qui permettent de mener à bien tous les projets. Là aussi, les réseaux professionnels représentent de formidables viviers pour recruter ces différents experts qui accompagnent tout au long du parcours entrepreneurial.